Créateur d’expérience en 2cv

Citroën Axel : le vilain petit canard

Fruit d’un accord un peu bancal avec la Roumanie, l’Axel née Oltcit se retrouve obligée de rejoindre la gamme Citroën dans les années 80. Moins moderne que la Visa pourtant de 6 ans plus vieille, mal finie, et mal vendue, elle n’aura qu’un atout pour elle : son prix !

Dates de production : 1984-1988

Production : 60 184 exemplaires

Lieu de production : Craiova (Roumanie

Une vraie Citroën

L’Axel est une vraie Citroën sans l’être totalement, fruit d’un projet annulé par Peugeot (le Projet Y) et remplacé par un clone de 104, la LN (puis LNA). Ce projet a pourtant coûté beaucoup d’argent et, pour tenter de rentrer un minimum dans ses frais, Citroën le propose à la Roumanie qui désire construire de toute pièce un deuxième constructeur national aux côtés de Dacia qui produit des Renault 12 sous le nom de 1300. Le projet Y, annulé en 1975, est donc recyclé dès 1976 : le 30 décembre 1976, la société Oltcit est créée, détenue à 36 % par Citroën.

L’usine de Craiova est prête dès 1978 mais la production ne commencera pas avant 1981 : ainsi en va-t-il de l’industrie dans les pays de l’Est à l’époque. L’Oltcit Club est lancée en Roumanie mais, malgré des prévisions « larges » de 130 000 exemplaires, ne rencontre pas son public. C’est dans ce contexte que PSA, engagé dans ce programme de 2,5 milliards de francs à hauteur de sa participation au capital, décide d’accompagner Oltcit en lui offrant un débouché en Europe de l’Ouest.

Low-cost avant l’heure

Pour PSA, il s’agit donc de sauver sa mise initiale, mais aussi de proposer une voiture low-cost avant l’heure. Produite à bas coûts en Roumanie, elle devient la moins chère des Citroën modernes. Certes, la 2CV reste plus accessible (34 900 francs en 1986 contre 38 900 francs pour l’Axel) mais elle offre des prestations supérieures, avec un 4 cylindres de 1 129 cc développant 57 chevaux (à comparé au bicylindre de la 2CV à l’époque, et ses 29 chevaux).

La 2CV s’avère même plus onéreuse dans ses versions Club ou Charleston (frôlant les 40 000 francs). Dans l’absolu, l’idée de l’Axel n’est pas idiote. Cependant, elle fait un peu doublon avec une Visa plus ancienne dans la gamme mais plus encore plus moderne de conception, n’offre que 3 portes, tandis que l’AX se profile à l’horizon (sortie en 1986) : en bas de la gamme Citroën, c’est l’embouteillage !

Accident industriel

Ce qui devait arriver arriva : l’Axel sera un échec commercial, avec seulement 60 184 exemplaires vendus en Europe de l’Ouest sous la marque Citroën. En 1988, PSA arrête les frais de ce modèle qui détruit plus l’image qu’elle n’apporte à l’entreprise alors en pleine modernisation (BX, AX, et bientôt XM). La 2CV elle-même est condamnée par les nouvelles normes à l’horizon 90. L’Axel n’a plus rien à faire dans la gamme, elle en sort prestement. Mal finis, les véhicules devaient être reconditionnés à Aulnay-sous-Bois augmentant le prix de revient au delà du raisonnable. Véhicule pas cher pour la clientèle, l’Axel devenait un centre de coût pour Citroën qui préférera, enfin, se désengager d’Oltcit.

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