L’Ami 8 vient à la rescousse d’une Ami 6 mal aimée avec son style en 2 dû à Flaminio Bertoni. Pour relancer la machine en attendant la GS, Citroën va offrir une cure de jouvence à sa berline de milieu de gamme sans vraiment innover. L’Ami 8, c’est une sorte de sparadrap, prolongeant la 6 en attendant la GS, et jouant les prolongations pour compléter tant bien que mal la gamme Citroën.
Dates de production : 1969-1978
Production : 755 925 exemplaires
Lieu de production : Rennes (35), Vigo (Espagne), Buenos Aires (Argentine), Mangualde (Portugal)
Designer : Robert Opron
Sauver le soldat Ami
Face à la baisse des ventes de l’Ami 6 (surtout dans sa version berline) et en attendant la GS un peu plus haut dans la gamme, Citroën va bricoler une “nouvelle” voiture : l’Ami 8. Stylistiquement, l’Ami 6 dessinée par Flavio Bertoni est particulièrement originale, avec sa vitre arrière inversée, mais l’effet de surprise passé, les ventes s’essoufflent. Pire, le dessin vieillit prématurément et dénote au milieu des 2CV et DS, même si la version break vient enrayer la chute des ventes.
Une nouvelle berline mais très peu de moyens
Alors que d’énormes moyens sont engagés par Citroën dans les projets de moteurs à piston rotatif mais aussi dans le projet G (future GS) et le projet L (future CX) préfigurant la montée en gamme de la marque, il ne reste pas grand chose pour redresser la barre entre la Dyane et la DS tout juste restylée. Heureusement le break Ami 6 se vend plutôt bien, preuve qu’une ligne plus sage pourrait être la solution idéale. C’est Robert Opron qui va superviser la nouvelle Ami qui prendra le chiffre 8 comme pour mieux faire croire à une montée en gamme. Opron va opter pour une solution simple et efficace : une pente douce du toit. N’allons pas jusqu’à dire que l’Ami8 ressemble à une sportive, mais cette configuration lui donne une allure plus moderne et surtout moins baroque que l’Ami 6.
Ami 6 restylée
Malgré un volume plus important, l’Ami 8, tout comme l’Ami 6, n’est tout bonnement qu’une grosse 2CV. Avec son bicylindre M28 de 602 cc et 35 chevaux (SAE) seulement, difficile de réaliser des pointes de vitesse mais il reste une clientèle fidèle pour ce genre de véhicule placide. Les ventes reprennent, d’autant qu’une version break (très proche de l’Ami 6) complète l’offre à son lancement en mars 1969. Ainsi commence la carrière de l’Ami8, comme une transition en douceur, un restylage de circonstance. Chez Citroën, on pense que les jours seront meilleurs prochainement, malgré l’échec de la fusion avec Fiat. Cependant, on sait aussi que l’Ami8 est à la peine face aux Renault 6, Simca 1100, Peugeot 204 et 304.
Une Ami Super pour épauler la GS
La GS est désormais sur les routes (depuis 1970) et il serait temps de muscler un peu l’Ami 8. C’est ainsi qu’est lancée l’Ami Super en 1973, dotée du 4 cylindres Boxer de la GS, un 1 015 cc de 55 chevaux. De quoi offrir un bond en performances, certes, mais aussi en consommation. La crise pétrolière de 1973 suite à la guerre du Kippour rendra l’offre beaucoup moins rentable que prévu. L’Ami Super ne restera au catalogue que jusqu’en 1976. L’Ami 8, elle, fera de la résistance jusqu’en 1978, date à laquelle, le dernier exemplaires tombera des chaînes. Avec 755 925 exemplaires unité, l’Ami 8 aura très honorablement joué son rôle de voiture de transition, avant de passer la main à la Visa.